Tante Jeanne et moi 22
Lentement mais sûrement la ville basse située le long du fleuve fut submergée par les flots. Le soir, comme je le disais dans mon précédent article, l’eau atteignit notre quartier. Nous ne restâmes pas longtemps sans craindre le pire. Un hélicoptère, tous feux allumés survola l’immeuble, on entendait le haut parleur : « on évacue les habitants des maisons aux alentours et ceux des étages inférieurs, les autres vous ne craignez rien ». Tant bien que mal, tante Jeanne et moi, nous essayâmes de dormir mais les hurlements des chiens, attachés à leurs niches, nous tinrent éveillées jusqu’à ce qu’on ne les entendit plus. Les avait-on secourus, étaient-ils morts noyés ?
![]() |
![]() |
Le lendemain
matin Fairbanks était entièrement sous les eaux, l’électricité et l'eau étaient coupées, dans l’immeuble toutes les portes des studios étaient ouvertes, on se rendait visite pour mettre en
commun les victuailles. Un habitant du second (troisième aux USA) plongea dans l’eau pour chercher des bouteilles dans le bar voisin qui était sous l’eau. Il revint avec divers bouteilles
d’alcool. Beaucoup de locataires avait soif et pas d’eau. Au fur et à mesure que les plombs sautaient sur les pylônes environnants les maisons prenaient feu. On pariait à celle qui serait
épargnée. Le soir l’hélicoptère se posa sur le toit et apporta quelques galons d’eau potable. Sur le parking de l’immeuble on ne voyait plus que le toit de notre
voiture.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
R
C
D
T